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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/170

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Quand celles-ci eurent terminé et que les invités se levèrent au milieu d’un brouhaha de chaises remuées et d’exclamations admiratives, cette femme s’avança vers le vicomte et dit avec une douceur mielleuse :

— Je suis ravie de vous rencontrer enfin, monsieur de Penanscoët ! Tout à fait ravie ! Votre cousin Hervé a eu ce plaisir, dernièrement ; mais moi, sa femme, et mes chères filles en avons été privées…

Elle se détournait un peu, en désignant une Hindoue et une Chinoise qui se rapprochaient avec empressement.

— Ah ! vous êtes madame Hervé Dourzen ? Vous êtes pressée de déposer votre incognito, madame !

Il y avait, dans l’accent du jeune rajah, une telle froideur ironique et sur sa physionomie tant de hauteur, que Mme Dourzen, en dépit de son aplomb, se trouva complètement glacée, désemparée. Sans même jeter un regard sur les jeunes filles, Dougual ajouta sur le même ton :

— Maintenant que vous avez détruit le mystère, où est l’intérêt ? Mais je vous souhaite de vous amuser beaucoup quand même, à cette fête.

Et, après un bref salut, il s’éloigna pour aller rejoindre son père, qui conversait avec un groupe de masques aux riches costumes.

— Que t’a-t-il dit, maman ? demanda tout bas Laurette à sa mère.