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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/175

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Elle continuait de tenir son regard détourné, comme si elle craignait de rencontrer les yeux de Dougual, ces yeux foncés, veloutés, d’une si profonde beauté, dans lesquels passaient des lueurs d’ironie, d’amusement, d’intérêt impérieux.

— … Y a-t-il longtemps que vous êtes dans cet observatoire ?

— Oui… assez longtemps.

— Eh bien ! il faut maintenant venir voir cette fête de plus près.

Elle eut un mouvement de recul.

— Oh ! non, non !… Je dois m’en aller maintenant !

— Pourquoi donc ? Vos parents doivent partir avant la fin ?

— Ce n’est pas cela… Je n’ai pas de parents…

À peine ces mots prononcés, elle eut l’intuition d’avoir commis une imprudence. Son cœur, déjà fort agité, se mit à battre plus vite encore.

— Pas de parents ?… Avec qui êtes-vous venue ? Des amis, sans doute ?

— Je… j’ai des cousins ici…

— Eh bien ! quand ils voudront partir, ils sauront bien vous trouver, surtout du moment où je serai votre cavalier.

Que répondre ? Comment refuser ? Expliquer ? Pouvait-elle dire qu’elle était ici en intruse, poussée par la curiosité ? Non, non ! Mais alors ?…