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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/179

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cre et d’argent, se trouvait la petite idole taillée dans le jade, dont Ivor de Penanscoët avait, autrefois, raconté l’histoire à Blanche Dourzen et à la vieille marquise de Corcé.

L’étroite figure au regard indéfinissable attira aussi l’attention de Gwen. Elle demanda :

— Qu’est-ce que cela ?

— Une mystérieuse idole, peut-être antérieure au culte brahmanique. On n’a jamais su d’où elle venait, ce qu’elle représentait. Un de mes ancêtres l’enleva, au péril de sa vie, d’un temple de Dourga — Dourga ou Kâli, la déesse de la mort — où elle recevait les mêmes honneurs que celle-ci.

— Je n’aime pas cette figure, murmura Gwen.

Elle détourna les yeux. Mais tandis qu’elle suivait Dougual, le cruel, inquiétant sourire de l’idole la faisait encore frissonner.

Le vicomte ouvrit une porte et s’effaça, en invitant du geste Gwen à entrer.

Elle vit une pièce garnie de panneaux de laque, admirables spécimens de l’art chinois, comme les bronzes, les vases et les coupes de porcelaine ancienne, les soieries jaunes brodées d’argent, les sièges d’ébène aux incrustations merveilleuses, tout cela rapporté jadis par des ancêtres de Dougual, comme celui-ci l’expliqua à sa compagne en la faisant asseoir dans un des fauteuils profonds, dont les bras formaient un dragon, ailes éployées.

Puis le jeune homme prit un petit coffret de