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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/220

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— Mon Dieu, mon Dieu, où suis-je donc ? redit Gwen, terrifiée.

La brume dont s’enveloppait encore son cerveau se dissipait lentement. Elle se souvint alors… Comme elle quittait Ti-Carrec, deux hommes se jetaient sur elle, l’immobilisaient. Ensuite, plus rien. Sans doute l’avait-on endormie soudainement à l’aide de quelque puissant soporifique. Puis on l’avait transportée… où ?

La pièce où elle se trouvait était petite, avec des parois de marbre et d’épais tapis d’Orient couvrant le sol. Des parfums pénétrants et chauds arrivaient jusqu’à Gwen, étendue sur un petit matelas de soie claire et vêtue — elle s’en apercevait tout à coup — d’un costume hindou.

Non pas celui qu’elle avait revêtu, en cette nuit néfaste de la fête chez les Penanscoët, mais un autre plus riche, plus magnifique. Les bracelets de ses mains, de ses chevilles, étaient garnis de gemmes éblouissantes, sur sa poitrine retombait un long collier de superbes émeraudes.

La femme, à cet instant, alla vers le rideau de pourpre et le fit glisser, découvrant l’ouverture. Gwen vit un admirable jardin, garni de fleurs inconnues, d’où, sans doute, s’exhalaient ces parfums qui entraient dans la chambre, avec l’air chaud, embrasé, lequel n’était certainement pas celui de la Bretagne.

Gwen se redressa tout à fait. Elle ressentait