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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/222

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— Soyez la bienvenue, madame. Vous devez sentir le besoin de prendre quelque nourriture ?

— Je veux, d’abord, savoir où je suis !… s’écria Gwen.

Les minces lèvres de la Javanaise eurent un demi-sourire.

— Dans le pavillon des femmes de Sa Hautesse Han-Kaï, dont moi, Hamadévi, je suis la surintendante.

— Sa Hautesse Han-Kaï ? répéta Gwen, qui entendait ce nom pour la première fois.

— Oui, le jeune rajah de Pavala, qu’on appelle en France le vicomte Dougual de Penanscoët.

— Dougual de Penanscoët !

Gwen sursautait, en répétant ce nom d’une voix étranglée. Tout s’éclairait pour elle, soudainement… Il l’avait fait enlever près de Ti-Carrec, et transporter, endormie, jusqu’à Bornéo.

Comment avait-il osé ? Et pourquoi ?

Pendant quelques secondes, la stupéfaction terrassa Gwen. Puis ce fut la soudaine montée d’une indignation qui se traduisit par ces mots, jetés d’une voix frémissante :

— Ah ! c’est M. de Penanscoët qui… Bien ! Je m’en expliquerai avec lui. Est-il ici ?

— Oui, Sa Hautesse est arrivée hier.

— Eh bien ! je veux le voir ! Il faut que je lui parle, le plus tôt possible !