Aller au contenu

Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de façon frappante le comte de Penanscoët. Mais cet enfant avait des cheveux très noirs, coupés ras. Il se dirigea vers le parc, où il se mit à errer, avec des allures de petit animal sauvage. Il atteignit ainsi la grève, à l’endroit où avait eu lieu l’entretien de Varvara Dourzen et de M. de Penanscoët.

La jeune femme était encore là. Une défaillance l’avait prise, l’avait fait tomber sur le sable. Elle venait de reprendre ses sens quand, à quelques pas d’elle, parut ce petit garçon dont son regard, encore vague, rencontra les yeux surpris, curieux, farouches.

Un sursaut la secoua. Elle se redressa, les prunelles dilatées, le corps frémissant. Elle bégaya :

— Willy… Willy…

L’enfant parut stupéfait. Immobile et muet, il regardait cette femme qui se levait brusquement, qui venait à lui…

— … Tu es Willy, n’est-ce pas ?… Tu t’appelles Willy ?…

Ses mains se posaient sur les épaules du petit garçon, ses yeux s’attachaient avidement au maigre visage brun. Elle parlait en anglais.

Comme l’enfant ne répondait pas et la considérait avec une farouche surprise, elle répéta :

— Dis-moi si tu t’appelles Willy ?

De la tête, il fit un signe affirmatif.

Alors, elle le saisit dans ses bras, couvrit de baisers sa figure en répétant :

— Willy… mon enfant ! Ah ! il ne te pren-