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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/54

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disons aventurière, pour ne pas employer des mots trop vifs. Mais j’imagine que tu ne vas pas l’imposer chez moi sur un pied de parenté ?

— Je… je n’ai pas idée de rien t’imposer, chère Blanche… Mais je pensais que tu désirais la voir…

— J’aurai bien le temps pour cela ! Conduisla dans le vestibule. Quand Joséphine n’aura rien de mieux à faire, elle s’occupera d’elle.

Les grands yeux couleur de mer se fixaient sur le long visage durci par le mépris et l’orgueil. Toute frémissante, Gwen songeait :

« Qui est cette dame ? Comme elle a l’air méchant ! Est-ce que je vais demeurer avec elle ? »

Le docile Hervé conduisit la petite fille dans le vestibule, la fit asseoir et revint au salon, où il rendit compte de sa visite à Ti-Carrec.

— Comment est-ce, là-dedans ? demanda Blanche.

— Très simple. Il n’y a que les vieux meubles sans valeur qui s’y trouvaient auparavant.

— Je crains qu’il ne reste peu de chose de ce que possédait ton cousin. Il a dû perdre beaucoup d’argent dans les affaires qu’il avait entreprises.

— Peut-être bien. Nous ne serons fixés que lorsque la justice aura fait les constatations nécessaires.

— Cette misérable femme ! Nous donner de pareils ennuis ! Peut-être déshonorer le nom