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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/76

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— Tu vois, dit Hervé à Blanche, quand elle eut fini de lire cette lettre. Elle n’est pas si noire que tu le pensais.

Blanche eut un rire sarcastique.

— Admettons qu’elle se soit tenue, pendant quelques années. Mais son passé ?… Qu’en savons-nous, de son passé ? Puis ce louche empoisonnement… Non, mon cher, j’ai raison d’être défiante et de surveiller de près son rejeton… Elle m’est de plus en plus antipathique, cette petite ! Une vilaine nature, renfermée, sournoise, entêtée…

— On ne peut pas bien savoir encore… à son âge… Mais si elle te déplaît tant, nous pourrions la mettre en pension ?

— Et avec quel argent, je te prie ? Son revenu est tout à fait insignifiant. Outre le prix de la pension, il faudrait l’entretenir convenablement, au point de vue vêtements. Je devrais donc, dans ce cas, y mettre du mien ? Or, je ne le veux absolument pas. Tandis qu’en la gardant ici, les frais sont bien moindres. Elle sera suffisamment nourrie avec ce que les domestiques auraient gâché, selon leur coutume, et quant au linge, aux vêtements, j’aurai de quoi l’en fournir avec ce qui ne servira plus à Rose et à Laurette.

— Mais son instruction ?

— Je l’enverrai chez les sœurs blanches.

— Le milieu ne sera pas le sien…

— Penses-tu donc que je vais l’élever en princesse ? Non, mon ami ! Du moment où je