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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/92

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somme de dédain dans les yeux de cette petite créature dépendante, méprisée.

— Vilaine gamine ! grommela Blanche.

Et elle tourna le dos à l’enfant.

Gwen descendit et gagna la cour pavée qui précédait le jardin. Là, formant retour sur le bâtiment central, il y avait d’un côté des communs pittoresquement voilés de lierre, de l’autre un corps de logis à un étage, avec, sur toute la façade, un balcon de bois garni de plantes grimpantes. C’était la demeure de Mlle Herminie.

Gwen y avait été quelquefois déjà, envoyée par Mme Dourzen. Mais c’était Macha, la servante, qui l’avait reçue. Aujourd’hui, Mlle Herminie était seule. De la pièce où elle se tenait, au rez-de-chaussée, elle vit venir l’enfant et l’appela :

— Venez par ici, petite.

Gwen s’avança et entra dans un salon vieillot, où voisinaient des meubles de différentes époques, parmi lesquels se trouvait en bonne place une grande bibliothèque en bois de rose décorée de bronze, pièce remarquable, remplie de livres aux reliures soignées.

Mlle Herminie, assise dans un fauteuil bas, feuilletait un cahier de musique. Elle leva sur l’enfant ses yeux clairs et perçants.

— Que voulez-vous, petite ?

Gwen répéta l’explication donnée par Mme Dourzen, en présentant le journal. Mlle Herminie eut un petit rire sardonique.