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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/160

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


jamais, quelque mal qu’on me cause, ou à ceux que j’aime, je ne voudrais me venger. Ce doit être affreux, la haine !

— Oui, ce n’est pas fait pour votre petite âme charmante

Il se levait en parlant. Ses yeux ne quittaient pas ceux de Roselyne. Comme il se sentait toujours meilleur, apaisé, près de cette enfant ! Elle était ce soir tout particulièrement jolie, sa petite Rosey… Vraiment, elle avait déjà un peu changé, depuis qu’elle était arrivée de Capdeuilles !

Elle demanda, d’un ton de regret :

— Vous partez ?

— Oui… à moins que vous ne désiriez que je reste.

— Oh ! si je le désire ! Mais je ne voudrais pas que vous vous priviez pour moi de…

Il l’interrompit en riant :

— Me priver de quoi ? d’un ennui pour un plaisir ? Agréable privation, ma foi ! Allons, au piano, Rosey, et passons une bonne soirée de musique. Cela me sera plus avantageux que d’aller entendre la pièce de cet excellent Corbinnes, l’homme le plus spirituel du monde, assure-t-on. Mais on se lasse de l’esprit comme du reste, si j’en crois mon expérience.