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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/192

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Pourvu qu’elle me laisse Odon, je lui abandonne le reste de l’univers.

Roselyne jouait sans entrain, aujourd’hui. Elle fit perdre la partie à lord Holwill, qui d’ailleurs n’en parut aucunement contrarié. Il lui demanda :

— Vous semblez fatiguée, mademoiselle ?

— Oui, un peu.

— Voulez-vous que nous allions nous reposer là-bas ?

Là-bas, c’était une charmille isolée. Roselyne dit simplement, en désignant le quinconce où se tenaient assis quelques spectateurs : mères, dames de compagnie ou joueurs au repos :

— Je crois que nous serions très bien ici.

Il réprima un léger mouvement d’impatience. Cette délicieuse Roselyne avait des effarouchements adorables ; mais il aurait voulu, peu à peu, l’apprivoiser, et s’assurer la préférence de ce jeune cœur dont bien d’autres, autour de lui, tentaient déjà la conquête.

Il objecta :

— Nous serions mieux là-bas.

— Oh ! non, je ne crois pas. Il fait très bon sous ces arbres.

Il n’osa insister. Tous deux s’assirent, non loin d’un groupe composé de Mme de Sauroy, de la comtesse Borelska et de deux jeunes gens, dont l’un,