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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/197

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


des nuées. Des senteurs de sel passaient dans l’air, qui était doux, attiédi par ce rayon de soleil.

Roselyne pensait : « Il m’appelait autrement, jadis. Il ne m’aime plus comme avant. »

Elle appuyait son bras au rebord de pierre de la terrasse, et de sa main, elle soutenait sa tête lasse. Comme elle aspirait au moment où elle serait près de son cher vieux curé ! En ces milieux mondains, bien des choses la froissaient, d’autres, non comprises, à peine soupçonnées, l’effrayaient. Elle avait besoin d’être rassurée, d’entendre la parole autorisée, toute paternelle, qui apaiserait son âme inquiète.

Dans le silence, un bruit de pas et de voix se fit entendre. Roselyne songea : « Pourvu qu’on ne me dérange pas ! » Mais non, ceux qui venaient se trouvaient dans le petit chemin, en contre-bas. Il faisait partie de la propriété de Mme de Liffré, et les intimes s’en servaient comme raccourci.

Roselyne se recula un peu, après avoir reconnu la comtesse Borelska et son amie intime, Mme Ellson. Toutes deux se rendaient chez la duchesse. Celle-ci aurait peu de monde, car déjà il y avait eu de nombreux départs. Mme de Sauroy avait quitté Dinard dans les premiers jours de septembre, au secret contentement dé Roselyne. Elle allait en Provence, chez une amie, avait-elle dit.