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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/208

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Tout serait prêt. Quel effet produirait-elle ? Pour lui, personnellement, peu lui importait ce que l’on dirait là-dessus. Mais ne trouverait-on pas qu’il était un peu exagéré dans sa sollicitude pour sa jeune cousine ? Il savait si bien ce que pouvaient imaginer la jalousie féminine et les curiosités mondaines, toujours prêtes à se jeter sur la moindre apparence ! Maintenant surtout, on ne ménagerait pas Roselyne, puisqu’elle était si admirée. Eh bien, alors, il allait partir, se rendre à Seurres. En prenant le train ce soir, il pouvait arriver… Et il serait là, il la verrait aussi, lui, comme les autres, il la protégerait, discrètement, s’il en était besoin…

Un peu de fièvre martelait son cerveau. Il songeait : « J’ai tort… Je vais à une souffrance plus grande, ou à la capitulation. » Mais l’homme énergique qui avait toujours su endiguer la passion, était sans force cette fois devant cet amour qui ravivait en son cœur la jeunesse, l’idéal, tant de pures et douces choses qu’il croyait mortes à jamais, depuis si longtemps !

Il sonna son valet de chambre, donna ses ordres pour un départ immédiat… Au moment de quitter l’hôtel, il se souvint tout à coup qu’il devait se rendre le lendemain à Gaëte, avec Mme de Sauroy. Sur une carte, dans le hall, il écrivit un mot d’ex-