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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/231

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Mais oui. Je désirais précisément vous parler à ce sujet… Si vous n’êtes pas fatiguée, voulez-vous que nous allions jusqu’au rond-point ?

— Très volontiers.

— Eh bien, j’emmène ma cousine, madame. Elle vous retrouvera tout à l’heure.

Roselyne eut un mouvement léger, ses lèvres s’entr’ouvrirent comme pour une protestation. Mais elle n’osa pas la formuler. Silencieusement, elle se mit à marcher près d’Odon. Celui-ci, du coin de l’œil, la regardait. Non, décidément, elle n’avait pas bonne mine, cette pauvre petite Rosey. Sa soirée d’hier devait l’avoir beaucoup fatiguée. Un cerne entourait ses yeux, et au coin des lèvres, Odon croyait remarquer un petit tremblement nerveux.

Doucement, il prit la main de la jeune fille et la glissa sous son bras.

— J’ai écrit ce matin à votre curé, Rosey, et dès que j’aurai la réponse, vous partirez pour Capdeuilles.

Elle dit d’une voix tranquille :

— Je vous remercie beaucoup. Il me sera bon de me retrouver là-bas.

— Vous vous déplaisiez ici ?

— Sincèrement, oui. Non que je ne reconnaisse la parfaite amabilité de tous à mon égard. Mais