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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/31

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Elle dit d’un air content :

— Vous trouvez ? Moi aussi, j’aime bien mon nom… Mais il faut que je vous raconte mon rêve, pour expliquer ce rire qui n’était pas tout à fait poli…

— Oh ! je vous assure !…

Elle secoua la tête. Une gaieté irrésistible dansait dans ses yeux.

— Vous êtes très bon de n’être pas froissé… Donc, la légende raconte qu’au fond de cet étang habitait, au temps jadis, une ondine très belle. Elle s’ennuyait dans son palais de cristal, et souvent, elle venait s’étendre sur la berge dans l’espoir de voir apparaître quelque humain dont la vue la distrairait. Un jour survint le jeune seigneur de Capdeuilles. Il l’emmena avec lui et l’épousa. Mais l’ondine regrettait son palais d’eau… Et un matin, elle quitta la demeure de son mari, s’enfuit et disparut dans l’étang, d’où les supplications du sire de Capdeuilles ne purent jamais la faire sortir.

Odon murmura ironiquement :

— Elle était femme, c’est tout dire.

Mais les mots dépassèrent à peine ses lèvres, devant le regard de candeur levé sur lui.

Roselyne continua :

— Quand j’étais toute petite fille, notre vieille