Aller au contenu

Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


54
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


bonnet tel qu’en portaient les aristocratiques laitières de Trianon ?

M. de Capdeuilles dit en riant :

— Ah ! tu as mis ton accoutrement dix-huitième siècle, mignonne ? Figurez-vous, Montluzac, qu’elle a découvert cela dans un vieux coffre, et qu’elle s’en habille de temps à autre, pour me réjouir les yeux, parce que je lui ai dit que je la trouvais gentille ainsi.

— Bien gentille, en effet !

Roselyne eut un sourire d’enfant contente.

— Ah ! vous aussi ? Tant mieux ! J’ai bien compris hier que vous aimiez les choses du passé, et j’ai eu l’idée de mettre cette robe, pour vous faire plaisir.

Elle se mit à disposer les fleurs dans une vieille jardinière. Tout en causant, Odon regardait les doigts fuselés, aux mouvements vifs et doux. Sans avoir l’air d’y toucher, ils redressaient une tige, harmonisaient les nuances. M. de Capdeuilles fit observer :

— C’est un bonheur pour Rosey d’arranger les fleurs, et elle y réussit très bien. Aussi est-elle chargée de décorer l’église, les jours de fête.

Roselyne soupira :

— Oui, mais il n’y a plus de fleurs, dans notre