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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/67

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Elle est très intéressante, votre vieille église, Roselyne, dit M. de Montluzac lorsqu’ils se retrouvèrent sous le porche. Mais les peintures auraient besoin d’une restauration intelligente.

Elle soupira.

— Oui, mais il n’y a pas d’argent. Et ce n’est pas nous qui pouvons en donner.

Ils traversèrent le cimetière, qui entourait l’église et que de grands saules ombrageaient. Une maison noire de crevasses, bossuée par de petits appendices mal venus, coiffée d’un vieux toit de tuiles fleuries, se dressa devant eux. Roselyne ouvrit une porte qui grinça, fit longer à Odon un corridor aux dalles disjointes et l’introduisit dans une grande salle garnie d’armoires de chêne luisantes comme la peau brun doré des marrons qui, échappés de leur enveloppe, avaient roulé jusqu’à l’intérieur, sur le plancher lavé de frais.

Une silhouette lourde passait devant la porte. Roselyne dit gaiement :

— Bonjour, monsieur le curé !

Le prêtre entra, grand, fort, très vieux, avec des yeux calmes et bons. Il ne put se retenir de laisser voir quelque surprise, en se trouvant en présence d’Odon.

— Monsieur le curé, je vous présente le marquis de Montluzac, notre cousin.