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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/77

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Je le pense… en admettant qu’on puisse jamais être heureux.

— Comme vous dites cela ! Mais si, on l’est quelquefois, pendant de petits moments, tout au moins. Tenez, depuis ce matin, je le suis — sauf quand j’ai pensé à la vente de Capdeuilles. Et vous, Odon ?…

Le regard pur qui semblait refléter toute la lumière du soir, interrogeait ingénument. Une douceur apaisante pénétra le cœur d’Odon. Le jeune homme se pencha et prit la main de Roselyne.

— Moi aussi, ma petite cousine, j’ai été heureux aujourd’hui.

Elle rit, toute joyeuse.

— Vous voyez bien ! C’est très facile de trouver des petits bonheurs. Rentrons vite maintenant pour rassurer grand-père sur notre long voyage.

Dans la chambre de M. de Capdeuilles, pendant que Roselyne servait le sirop de framboises. M. de Montluzac, sur la demande de ses hôtes, parla de ses études archéologiques et de ses travaux littéraires. Avec ses relations mondaines, il n’abordait jamais ce sujet, et coupait court très brièvement à tous les compliments flatteurs que l’on tentait de lui adresser, dès que paraissait un ouvrage signé de son nom. Ces études faisaient partie d’une vie