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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/97

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


voile. Ses yeux sans larmes reflétaient l’angoisse éperdue de son jeune cœur, et toutes les affres des jours écoulés, devant la mort qu’elle voyait pour la première fois.

— Je serai près de vous, ma petite Roselyne. Vous ne vous sentirez plus aussi seule… Combien je regrette de n’avoir pas été là pour régler tous ces tristes détails !… Qui s’en est occupé ?

— M. de Veuillard… Il s’est montré fort complaisant. Mais j’aurais beaucoup mieux aimé que ce fût vous.

Odon pensa : « Moi aussi. » L’idée que ce gros garçon avait pu se prévaloir de la solitude de Roselyne pour rendre service à sa jeune voisine lui était souverainement désagréable.

Doucement, avec une sympathie affectueuse, il s’informa comment le triste événement était arrivé. Roselyne répondait d’une pauvre petite voix brisée… Au matin, sans que rien eût fait prévoir la veille cette aggravation, M. de Capdeuilles s’était trouvé plus mal. En dix minutes, il rendait le dernier soupir, n’ayant près de lui que sa petite-fille et la vieille Ménie, tandis que Christophe allait chercher le prêtre et le médecin, qui tous deux arrivèrent trop tard.

— Et savez-vous quel a été son dernier mot, Odon ?… Je lui tenais la main, je l’embrassais.