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Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/15

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tien des animaux ont bien changé depuis ce temps. De nos jours, les principes agricoles ont été perfectionnés ; dans toutes les fermes, bien exploitées, on fait des cultures qui permettent aux agriculteurs de donner une nourriture sinon abondante au moins suffisante, aussi bien pendant l’hiver que dans les autres saisons de l’année. Les animaux ainsi entretenus se conservent dans un moyen état d’embonpoint ; au printemps ils ne sont plus soumis sans transition comme autrefois au changement subit et complet d’alimentation et partant ne sont plus sujets à cette pléthore artificielle prédisposant l’organisme aux affections inflammatoires. Donc, en général, aujourd’hui, les cultures variées dont on dispose sont une première raison pour proscrire la saignée du printemps.

Cependant les hommes qui se sont occupés de cette question sont loin de contre-indiquer cette opération chez tous les sujets et dans toutes les conditions. On pourrait la considérer comme irrationnelle dans tous les cas, si tous les cultivateurs se trouvaient dans des conditions analogues à celles des exploitations rurales bien tenues. Mais combien y en a-t-il encore en France, et dans le Midi surtout, qui réfractaires aux sages conseils des agronomes les plus distingués, suivent encore les anciennes coutumes au détriment de leurs plus chers intérêts. Ces agriculteurs, en assez grand nombre, entretiennent encore leurs animaux comme dans les temps anciens, et par conséquent, une cause entraînant toujours son effet, leurs animaux sont au retour du printemps sous le coup des mêmes affections. Il est donc des circons-