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Page:Delzant - Les Goncourt, 1889.djvu/205

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du cuivre, avant qu’il fût caché sous le carton du plat, cette inscription dédicatoire :

À mon ami Edmond de Goncourt

j’ai fait l’image de son frère
Jules

en témoignage de vive affection.

Et le nécrologe renferme de plus les lettres de Flaubert, de Michelet, de Feydeau, de MM. Renan, Taine, Th. de Banville. J’en veux retenir seulement les deux suivantes :

Une cordiale et douloureuse poignée de main, mon pauvre enfant ! Avez-vous du courage ? — Oui, si votre vie est la continuation des travaux entrepris avec lui, aimés et désirés par lui. Il y a peut-être là un devoir, et alors vous voudrez le remplir. Où la consolation finit, on embrasse la force.

Rien ne peut vous adoucir cette douleur, je le sais ; mais on a besoin de vous dire qu’on la partage et qu’on vous plaint profondément.

George Sand.
Nohant, 27 juin 1870.
Passy, 23 juin 1870.

Hélas ! mon cher confrère, il y a des moments comme cela dans la vie. On ne sait plus que dire, on se regarde ébahis ! Je savais les malheurs de cette amitié moitié de vous-même, et qu’il était découragé, mais il était si jeune. Il vous aimait et, par toutes ses forces, il tenait à la vie. Ah ! pauvre enfant, le voilà mort !

Je suis au lit cloué par une rude attaque. Il s’en est fallu de bien peu que le mot fin, le fin de tous les livres, s’étalât sur ma tombe en petits caractères vite effacés. C’est pourquoi je n’étais pas hier au premier rang de vos amis.

Je vous serre la main bien tristement, de tout mon cœur.

Jules Janin.[1]

  1. Le nécrologe se termine par les principaux articles et les portraits parus dans la presse : Th. Gautier (Journal officiel), — Th. de