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Page:Delzant - Les Goncourt, 1889.djvu/261

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dans le fond de la cour, à ce quatrième étage où a été édifié l’œuvre entier des deux frères. Là M. Ph. Burty, en 1859, fut les voir pour la première fois : « En annonçant, dans la chronique de la Gazette des Beaux-Arts qui venait de se fonder, une vente de dessins qu’allait faire Frédéric Villot, je citais une Femme jouant de la harpe, une jolie sépia par Augustin de Saint-Aubin. Puis j’extrayais de l’Art du dix-huitième siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt, un portrait de ce maître, croqué en quelques lignes, d’une vivacité charmante. Peu de jours après, je recevais des auteurs le fascicule du Saint-Aubin (il ouvrait la série) et j’en rendais compte (livraison du 15 novembre 1879) avec une sympathie si peu déguisée que, le surlendemain, je décachetais ce billet :

Cher Monsieur, nous espérions vous serrer la main de vive voix, mais nous nous décidons à vous envoyer nos remerciements par la poste, et à vous écrire tout le plaisir que nous avons à trouver un ami dans un critique.

Veuillez nous croire bien sincèrement vos très dévoués et très reconnaissants.

J. de Goncourt. »

Et, peu de temps après, Edmond et Jules furent introduits dans l’intérieur charmant qu’ils ont décrit plus tard dans le Journal : « Jeudi, 16 mars 1865. — Nous avons passé la journée chez Burty, rue du Petit-Banquier, dans un quartier perdu et champêtre, qui sent le nourrisseur et le marché aux chevaux. Un intérieur d’art, une resserre de livres, de lithographies, d’esquisses peintes, de dessins, de faïences, un jardinet, des femmes, une petite fille, un petit chien, et des heures où l’on feuillette des cartons effleurés par la robe d’une jeune, grasse et gaie chan-