Aller au contenu

Page:Delzant - Les Goncourt, 1889.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’onctueuse solidification de la cire qui, tout à l’heure, emplissait le moule. »[1]

Dans le jardin de la Maison d’un artiste, les beaux grands arbres du parc de Montmorency dominent des collections de fleurs rares, des variétés introuvables de roses, de lierres et de chrysanthèmes. Au sujet de ces merveilles qui tiennent tant au cœur du propriétaire, nous tombe sous la main ce court billet à M. Ph. Burty :

11 octobre 1872.
Mon cher Philippe,

… Je voulais aller vous remercier hier, dans la soirée, mais j’avais fait, dans la journée, la tournée des pépiniéristes de Bourg-la-Reine, et j’étais tellement fatigué que je me suis couché à l’heure des poules.

Connaissez-vous le magnolia soulaugiana ? — C’est assez distingué ! Quelle séduction a donc pour nous autres le rare ?…

Tout à vous,
Edmond de Goncourt.

Au mois de juin 1880, après le mot fin écrit au bas du tome deux de son livre, M. de Goncourt quitta Paris. Nous avons, sur l’état de son esprit et sur ce qu’il pensait de son ouvrage, la lettre curieuse que voici adressée à Mme Alphonse Daudet :

Dimanche, 5 août 1880.
Chère Madame,

Il fait bon d’avoir un tantinet de votre pensée amie et je vous en suis tout reconnaissant.

Ce que je suis devenu ? — J’ai passé un mois dans un coin

  1. La Maison d’un artiste, t. II, p. 264. — On conteste beaucoup à M. de Goncourt l’assertion que, sauf pour les laques, la belle époque de l’art japonais se limitant entre les dernières années du dix-huitième siècle et les vingt premières du dix-neuvième, tout ce qui précède ne provient que de l’inspiration chinoise. Ces questions n’auront une solution que quand de nouveaux termes de comparaison et des documents plus nombreux seront venus en Europe et auront été l’objet d’analyses esthétiques et de traductions avérées.