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Page:Delzant - Les Goncourt, 1889.djvu/33

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de comte, un écu en accolade, à la grappe de raisin d’or surmontant un croissant et deux étoiles de même sur champ d’azur.

Avant la Révolution, Jean-Antoine Huot avait épousé, à Brevannes, une personne fort élégante née aux Indes, Mlle Marguerite-Roze Diez dont il eut deux fils. L’aîné, Pierre-Antoine-Victor, né à Bourmont le 23 juin 1783, entra à l’École polytechnique en 1799 et en sortit lieutenant d’artillerie en 1802. Il prit part aux diverses campagnes qui furent ouvertes jusqu’en 1810, date à laquelle il obtint sa retraite avec le grade de capitaine. Étant rentré au service en 1814, époque de l’Invasion, il alla s’enfermer dans Metz qui allait être assiégée. Il fut rendu à la vie privée quand survint l’abdication de Napoléon, mais reprit une troisième fois du service en 1815. L’Empereur le chargea alors de fortifier les gorges des Vosges et il déploya, dans l’exécution de sa mission, une activité admirable. Il fut nommé, par quarante-quatre mille voix, député à l’Assemblée nationale de 1848, fit partie de l’Assemblée législative, tomba dans le traquenard du 2 décembre et mourut à Neufchâteau le 11 juillet 1857.

Son frère cadet, Marc-Pierre, fut le père d’Edmond et de Jules de Goncourt. Il naquit à Bourmont, le 28 juin 1787, ainsi qu’il appert d’un acte dressé par J. Pastemps, vicaire, sur les registres de la paroisse. « Il entrait au service à l’âge de seize ans, en qualité d’élève à l’École militaire de Fontainebleau. Nommé sous-lieutenant au 35e régiment d’infanterie de ligne, puis lieutenant au même corps, il se signalait, en Italie, par un courage à toute épreuve. Au combat de Pordenone, déjà blessé, entouré par une masse de cavalerie ennemie, et sommé de mettre bas les armes, il répondait à la sommation en ordonnant de charger