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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/103

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elle a réussi à pénétrer au Brésil malgré le monopole de la British Western Telegraph ; en 1917 la Cour Suprême du Brésil a autorisé l’établissement de deux lignes américaines de Buenos-Aires à Rio de Janeiro et à Santos ; ces lignes n’ont pas encore pu être construites par suite du retard de la livraison des câbles qui se fabriquent en Angleterre ; mais, quand elles seront terminées, le Brésil sera réuni au réseau américain, et les principaux centres de l’Amérique latine communiqueront avec les États-Unis par câble américain[1]. C’est dans le même esprit qu’on a entrepris un réseau de télégraphie sans fil : une compagnie, de fondation récente, doit construire à Buenos-Aires une station qui communiquera directement avec New-York.

Ainsi la maîtrise des routes océaniques, lentement préparée avant la guerre, s’impose à la politique américaine depuis que les États-Unis sont devenus un grand pays de transports maritimes. La fortune du pays était jusqu’ici sur terre ; elle était dans ses champs, ses mines, ses usines. Désormais elle gît aussi sur l’eau,

  1. Voir The Americas, mars 1918, p. 9-10.