Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/107

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ère de progression ininterrompue. Partie de 17 000 tonnes en 1868, sa flotte marchande à vapeur atteignait 1 514 000 tonnes en 1913, prenant le sixième rang dans le monde ; elle assurait déjà près de la moitié du trafic extérieur de l’Empire. Avec la guerre, un champ libre s’ouvrit devant elle ; il fallut remplacer les navires européens sur les places qu’ils désertaient. En peu de temps, l’armement japonais réalisa d’énormes bénéfices ; certaines compagnies secondaires purent distribuer en 1915-1916 des dividendes de 220 et même de 600 pour 100. La Nippon Yusen Kaisha a porté le sien de 10 pour 100 en 1914 à 51 en 1917 et 60 en 1918 ; l’Osaka Shosen Kaisha, de 10 pour 100 en 1914 à 45 en 1917 ; la Toyo Kisen Kaisha, de 0,10 pour 100 pour 100 en 1914 à 42,5 pour 100 en 1917. Par la vente de vieux navires, certains armateurs ont réalisé des gains prodigieux. On cite le Wada-Maru de 4 400 tonnes qui, acheté avant la guerre 80 000 yen par un armateur de Dairen, fut vendu en novembre 1915 270 000 yen et revendu ensuite 660 000 yen. En ce qui concerne le taux des frets, on peut mentionner un petit vapeur le Chofu Maru qui gagnait son prix