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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/113

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S’il fit une belle carrière sur l’Atlantique, c’est particulièrement dans le Pacifique qu’il assura sa fortune. Tandis que le tonnage européen du Pacifique s’affaissait brusquement, le tonnage japonais y passait de 95 524 tonnes en 1914 à 220 334 en 1917, c’est-à-dire à plus des deux tiers du tonnage total[1]. On constatait pour le mois de juin 1917 que les navires japonais représentaient 65 pour 100 de ceux qui avaient quitté San-Francisco et 85 pour 100 de ceux qui étaient partis du Puget Sound. Au début de 1919, la masse des relations entre Seattle et les Philippines était entre les mains d’armateurs japonais. Si l’on néglige Hong-Kong pour lequel les statistiques manquent, ce sont des ports japonais qui, pour la valeur des marchandises, tiennent la tête dans le Pacifique : Yokohama et Kobé distancent Shanghaï, Singapore, Sydney, San-Francisco et Seattle[2]. Cette situation exceptionnelle résulte, pour une bonne partie, de la guerre ; elle devra résister au retour de la flotte britannique et à l’essor de la marine américaine ; mais elle a des élé-

  1. Asia, 1917, p. 470.
  2. Geographical Review, 1918, p. 77.