Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chouc, pour les soieries. Les États-Unis ne se bornent pas à produire des masses de produits bruts ou demi-ouvrés, mais ils se mettent à la fabrication des articles finis qui semblait jusqu’à présent la spécialité des artisans de la vieille Europe.

Au nombre des industries les plus prospères et les plus entreprenantes des États-Unis, il faut placer l’industrie automobile ; elle offre un exemple de cette faculté d’adaptation et de perfectionnement qui, pour chaque branche de fabrication, amène peu à peu les Américains sur le terrain de la concurrence universelle. Bien avant la guerre, l’automobile avait cessé d’être en Amérique un article de luxe ; en beaucoup de régions, on la rencontrait communément chez le cultivateur, et parfois chez l’ouvrier. En 1914, l’Europe possédait 522 000 automobiles, les États-Unis 4 242 000 ; c’était une voiture pour 17 Américains contre une pour 300 Anglais, une pour 400 Français. Aussi, puissante et prospère, cette industrie comptait 550 fabriques et 300 000 ouvriers. Mais, jusqu’à la guerre, elle travaillait peu pour l’exportation ; le marché intérieur absorbait une bonne