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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/134

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1919 autant que les autres usines du monde. L’Amérique reçoit à elle seule 80 pour 100 de la soie japonaise de sorte que la France, qui perd déjà des marchés pour ses tissus, peut craindre de voir se fermer devant elle les centres d’approvisionnement de matière première ; ce danger nous menace d’autant plus que la dépréciation de la monnaie française tient nos acheteurs éloignés des marchés de Canton et de Shanghaï aussi bien que de Yokohama ; la hausse du dollar, la hausse du yen, la hausse du taël entravent ainsi nos achats de matière première et affaiblissent encore la situation de notre fabrique lyonnaise vis-à-vis des Américains. Peu de domaines échappent à la concurrence de l’entreprise américaine ; on la voit menacer la minoterie écossaise avec les énormes cargaisons de farines qui débarquent à Glasgow ; et de même, on voit les raffineries américaines, grâce aux sucres tropicaux de Cuba, des Philippines et des Hawaïi, s’emparer des marchés où parvenaient seuls jusqu’à présent les sucres européens.

Ces initiatives, ces progrès et ces ambitions révèlent la vitalité d’une industrie dont les