Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de saisir l’occasion, non seulement pour suffire aux besoins du pays, mais encore pour suppléer sur les autres marchés au manque d’importations européennes. Les entreprises industrielles, comme en une poussée de génération spontanée, se multiplièrent ; elles absorbèrent d’énormes capitaux. Toute la nation se tendit pour consolider cette fortune nouvelle ; l’État assura et, au besoin, imposa son appui à cette évolution industrielle. D’après une loi de 1917, les usines métallurgiques, qui produisent au moins 35 000 tonnes par an, ont le droit d’exproprier tous les terrains et toutes les maisons dont elles peuvent avoir besoin pour agrandir leurs établissements. Toutes les entreprises qui produisent au moins 5 260 tonnes par an sont exemptes pendant quinze ans de tous les impôts ; elles sont autorisées à importer, sans frais de douanes, toutes les machines et tout l’outillage qui leur seraient nécessaires. Par tout le Japon un bouillonnement d’activité souleva les entreprises[1] ; un essaim d’usines surgit

  1. L’un des exemples les plus remarquables du développement de l’entreprise japonaise est donné par la Mitsubishi Goshi Kaisha, puissante coordination et amalgamation d’affaires, au capital de