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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/151

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III

LE BRÉSIL

En face des anciens foyers industriels qui évoluent et se développent, il y a des pays qui s’éveillent à la vie industrielle : ce sont des naissances, des créations. Parmi ces jeunes recrues il faut placer les nations de l’Amérique du Sud. Jusqu’au moment de la guerre, elles avaient vécu en étroite solidarité avec l’Europe, attendant délie ses articles manufacturés. Avec la guerre, il devint impossible d’avoir ces produits et de les transporter ; bon gré malgré, il fallut faire soi-même son apprentissage et fabriquer soi-même. Sous la pression de la nécessité, on découvrit des richesses sur son propre sol ; on prit confiance en ses propres forces ; on fonda des usines ; et, par un retour paradoxal des choses, on vit parfois ces usines travailler pour l’Europe. En un temps très court, une vie nouvelle jaillit de la terre américaine. Au Brésil surtout, c’est presque une révolution économique qui se prépare.