Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

européenne ; une société américaine ignorante des préjugés, des castes et des haines de la société européenne ; une politique américaine qu’il est nécessaire de libérer des ambitions et des traditions de la politique européenne ; une économie américaine assez souple et assez riche pour n’être plus l’esclave de l’économie européenne. Cette idée, adoptée par les jeunes nations d’Amérique, les pousse à s’unir entre elles d’un bout à l’autre du continent afin de coordonner leurs intérêts et de rapprocher leurs sympathies ; elle tend à la fondation d’une fédération américaine qui réaliserait pratiquement l’unité de la politique et l’amalgame des intérêts de toute l’Amérique.

Le panaméricanisme n’est plus une simple doctrine, un pur symbole. On a déjà cherché pour lui une organisation systématique. Il a déjà revêtu une forme concrète, non seulement dans le bureau d’information qui fonctionnait à Washington avant la guerre, mais encore dans la Conférence financière panaméricaine qui se tint en 1915 à Washington, dans le Congrès panaméricain de Buenos-Aires en 1916, dans la Fédération panaméricaine du