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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/268

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chand ; il s’agissait pour lui d’acquérir des biens et d’accroître ses richesses.

Dans certains pays où l’Européen s’est établi, il n’y a plus d’indigènes parce qu’il les a exterminés ; dans l’Australasie et dans l’Amérique du Nord, régions de climat tempéré où il put vivre et faire souche, il a fait place nette ; il est le seul habitant ; les races indigènes n’existent plus. Par contre, dans les pays chauds, il n’a pu trafiquer qu’avec leur collaboration, parce qu’elles sont adaptées au climat et seules capables de travail corporel : il s’est implanté là comme directeur de la production et guide de l’exploitation ; c’est dans ce rôle qu’on le rencontre encore partout dans le monde auprès des indigènes.

En Amérique, pour cultiver ses plantations de canne à sucre, de tabac et de coton, il imposa aux indigènes des Antilles un labeur forcé qui les anéantit. Les Indiens ayant disparu, il fit venir comme esclaves ces nègres africains qui maintenant pullulent sur leur terre adoptive ; sans eux, ces îles seraient incultes ; sans eux, le coton n’enrichirait pas les États-Unis et le Lancashire n’aurait pas fait fortune. En Asie, depuis des