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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/40

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pour les industries textiles[1]. Partout où le cyclone a passé, il faut restaurer les bâtiments agricoles, renouveler le matériel des fermes, refaire parfois la fertilité du sol, reconstruire et rééquiper les usines, en un mot recréer toute la vie économique. Il n’y a pas lieu de désespérer de la puissance créatrice du travail. Mais en attendant que la vie dans ces régions dévastées ait reconquis une allure normale, les autres pays, demeurés valides et pourvus d’instruments de travail, prendront de l’avance ; ils feront de nouvelles économies au lieu de dépenser leur fortune.

L’Europe, et, dans l’Europe certaines régions, se trouvent donc, à la fin de la guerre, dans une situation malaisée. Elles auront vu leur épargne passer entre les mains de leurs fournisseurs ; elles devront en consacrer une autre partie à payer leurs créanciers, une autre à réparer leurs ruines. Ces dépenses gigantesques, dont l’humanité n’avait jamais encore conçu l’idée, les auront cruellement appauvries. Mais

  1. D’après le rapport fait par M. Dubois à la Chambre des Députés.