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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/47

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festent, parmi les causes générales qui persistent.

Certains pays ont tellement souffert de la guerre que la détresse économique ne peut qu’accroître, au moins momentanément, le désir d’émigrer. Les peuples de l’Orient européen qui commençaient, déjà avant la guerre, à partir en masse, chercheront encore à émigrer ; à beaucoup la guerre n’aura laissé que des ruines et peu d’espérances. Des pays comme la Russie, l’Autriche, la Hongrie, l’Italie, la Grèce, la Roumanie, la Serbie, la Bulgarie, la Turquie forment un réservoir humain de près de 290 millions d’habitants, c’est-à-dire deux fois et demi plus abondant que les vieilles nations industrielles de l’Occident : Grande-Bretagne, Allemagne, Scandinavie, Hollande, Belgique et Suisse ; il faut s’attendre à ce qu’une poussée migratrice sorte encore de ces pays politiques. Même en Occident, dans les pays de vieille civilisation que la guerre a saignés, certains hommes cherchent à s’expatrier afin de trouver ailleurs un niveau de vie plus confortable ; le cas est fréquent en Allemagne parmi les classes cultivées, ingénieurs, agronomes,