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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/59

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Unis, elle ne les a pas seulement soldés en dépensant ses réserves d’or ; elle a dû livrer les valeurs américaines qu’elle détenait en ses portefeuilles. Elle possédait encore en juillet 1915 2 milliards 704 millions de dollars de titres de chemins de fer américains ; elle n’en avait plus que 1 milliard 185 millions en janvier 1917 ; le reste a depuis cette époque, pour une bonne partie, suivi le même chemin. Sur le total des actions de la U. S. Steel Corporation, 25,29 pour 100 étaient entre les mains d’étrangers le 31 mars 1914, 9,15 pour 100 le 30 juin 1919. On évalue à 10 milliards de dollars les valeurs américaines rachetées aux étrangers depuis le début de la guerre. Les États-Unis remboursent donc leurs créanciers de l’étranger. À leur tour, ils deviennent les créanciers du monde : sans leur appui financier, les Alliés n’auraient pas pu gagner la guerre.

L’accumulation de richesse qui résulte pour eux de la guerre fait des États-Unis de grands prêteurs de capitaux. Comme l’Europe ne disposait plus d’assez de dollars pour couvrir ses formidables dépenses d’Amérique, les États-Unis lui ont prêté, sous forme de grands