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Page:Deprez - Petit cours d'histoire de Belgique, 1916.djvu/125

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régner, disait-il encore, que de régner sur des hérétiques. » Aussi exigea-t-il dans les Pays-Bas l’exécution impitoyable des placards. Mais la multiplication des supplices provoqua bientôt une agitation tumultueuse dans les villes où les dissidents affluaient. À Anvers et à Valenciennes, des victimes furent arrachées au bourreau. En même temps, les réformés répandaient le bruit que Philippe II voulait introduire dans les Puys-Bas l’Inquisition espagnole, dont le seul nom faisait frémir. Ce bruit était sans fondement, mais il trouvait aisément créance, vu la prédilection du roi pour toutes les coutumes d’Espagne. On crut voir, d’ailleurs, un acheminement vers l’établissement du Saint-Office, dans la création de treize nouveaux évêchés, là où cinq seulement avaient existé jusqu’alors. Cette mesure excita un mécontentement universel, aussi bien chez les catholiques que parmi les protestants. Devant ces perspectives menaçantes, se produisit l’union de tous les nobles au célèbre Compromis de 1565, qui fut le premier acte de résistance.

La révolution du XVIe siècle fut amenée par les causes suivantes :

1. Impopularité du roi. — Philippe II, élevé en Espagne, se rendit impopulaire par sa gravité hautaine, sa morgue espagnole, et son profond mépris pour les institutions des Belges.

2. Prédominance des Espagnols. — Il voulut asservir les Pays-Bas. Il écarta les seigneurs belges des charges importantes qu’ils occupaient sous Charles-Quint ; il introduisit les étrangers dans les plus hauts emplois, et logea dans nos forteresses 1000 fantassins espagnols, qui se livrèrent insolemment à toutes sortes d’excès.

3. Exécution rigoureuse des placards. — Enfin, il fit exécuter avec une rigueur impitoyable les édits de Charles-Quint contre les réformés. Et par la créa-