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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/25

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D’autant plus que l’élément destructeur n’était plus qu’à quelques lignes d’eux ; que les flots écumeux montaient graduellement et d’une effrayante manière sur la pente lisse des rochers, que tout en demandant d’une voix de tonnerre à leur roche protectrice les victimes offertes à sa voracité la mer semblait prête à tout faire pour les lui ravir.

Soulevant, en effet, dans un dernier effort ses vagues mugissantes, de crainte de voir sa proie lui échapper en l’épargnant plus longtemps, elle vint, en un clin d’œil, envelopper les deux jeunes gens d’un éternel linceul et refermer sur eux ses vagues mugissantes…..

Le lendemain dès l’aube la population tout entière, accourue sur la plage, trouva les deux cadavres de nos amants étroitement unis dans la mort comme ils l’avaient été dans la vie.

Et de chaque paupière tomba lentement une larme de généreuse sympathie.

Et de chaque petit cœur s’envola quelque prière vers l’Être suprême pour lui demander d’admettre dans son bienheureux séjour de paix et d’amour ces deux âmes sœurs arrachées à la terre…..

À votre tour, belles lectrices, accordez aux malheureux amants, victimes d’une déplorable fatalité, une douce pensée de deuil et de regret, si du moins vous avez aimé de l’amour dont les inimaginables