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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/69

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respirais des parfums ; l’ivresse chantait dans mon cœur de sa voix la plus douce ! j’étais aimé ! un ange laissait timidement échapper de sa bouche l’aveu suprême. — Hier et demain ! quel abîme doit s’ouvrir entre mon passé et mon avenir ! Oh ! j’aimerais mieux mourir que de retrouver Thérésa infidèle !

N’était-ce pas Satan qui venait de lui souffler cette dernière pensée ?

Pauvre Karl !


III

Cinq années s’étaient écoulées.

Autour de Thérésa papillonnait sans cesse un brillant essaim de jeunes amoureux.

Karl n’avait pas reparu.

« Pourquoi, vous, si belle, s’écriait-on autour de Thérésa, vivre ainsi solitaire et triste ? Pourquoi ne pas renoncer enfin à ces sombres vêtements qui se comprenaient à peine dans les premiers jours ?

« Thérésa, les fêtes vous attendent pour vous couronner leur reine. Venez avec nous chanter les lieds de la joie et oublier le passé, car votre promis Karl ne reviendra plus ! »

Et d’autres lui disaient :

« Ô Thérésa, veux-tu répondre à mon amour ?