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Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/170

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BETTY PETITE FILLE


croupe, les reins cambrés, s’ingénia à préparer le thé sur un samovar de cuivre. Elle avait des gestes menus, gracieux, comme une petite fille ingénue. Son rire était perlé, sur un ton aigu, et montrait des dents laiteuses, piquées ça et là d’une tache d’or.

Max se dressa à son tour et prit l’amie à la taille, qui fléchit voluptueusement, tandis que les yeux se révulsaient comme ceux d’une personne qui se pâme.

La fillette trépidait, le sang lui battait les tempes, elle en arrivait à se persuader que tout cela n’était que préambules aphrodisiaques. Elle ne savait exactement si elle était heureuse ou mécontente d’être venue. La peur de la chute la lancinait toujours ; elle la désirait tout en la craignant. Le beau Max l’attirait à l’instar d’un joli bibelot et elle ne pensait point que l’existence de Charlotte fût un obstacle.

Tandis que la bouillotte chantait, la conversation reprit, sur un ton plus grivois. Les deux autres se complaisaient à jeter au visage de l’innocente, des idées neuves, des aperçus sur l’amour qu’elle ignorait encore.

Impudemment ils parlèrent de Morande qu’ils avaient vu la veille pour la première fois. Leur imagination détraquée leur permit de raconter sur