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Page:Desbordes-Valmore - Bouquets et prières, 1843.djvu/81

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PRIÈRES.


Charme des blés mouvans ! fleurs des grandes prairies !
Tumulte harmonieux élevé des champs verts !
Bruits des nids ! flots courans ! chantantes rêveries !
N’êtes-vous qu’une voix parcourant l’univers ?

Oui, partout où je marche une voix me rappelle ;
Voix du berceau lointain qui ressaisit le cœur,
Voix qui trouble et se plaint de l’enfant infidèle
Dont le sort se fit triste en cherchant le bonheur ;

Étreinte dans l’absence, accolade éternelle,
Mystérieux sanglot dont les pleurs sont en nous,
Que de fois, comme un cri de frayeur maternelle,
M’avez-vous fait bondir et tomber à genoux !

Mais quoi ! mon esprit seul, ardent missionnaire,
A revu le vieux chaume ébranlé par les vents,
Et le grillon chanteur qu’on disait centenaire,
Au creux de l’âtre éteint que peuplaient huit enfans,