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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/113

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ou aux pauvres, comme tant de chiens d’une mauvaise nature, et qu’il faut se garder de provoquer. Celui-là aboyait et préservait par une vigilance active, la maison de l’attaque des voleurs. Il allait avec son petit maître, des que celui-ci appelait : Facteur ! Facteur ! De plus, il s’asseyait sur ces jambes de derrière, levait le menton, caressait de ses pattes libres et souples ; il relevait une canne, des gants avec beaucoup de délicatesse, et faisait mille tours réjouissants qui l’auraient fait aimer de tout le monde. Et ce méchant garçon battait le pauvre Facteur ! il le faisait pirouetter et hurler à vous fendre le cœur. Un jour, il alla jusqu’à suspendre une pierre à la queue du bon animal, le fouettant pour le faire courir avec ce poids douloureux qui le blessait jusqu’au sang. Aussi, Facteur, malgré sa tendresse et sa