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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/137

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Non ! ne m’écrase pas ! et si ma peur te touche,
Que l’accent du pardon s’échappe de ta bouche !
Il est dieu, leur dirai-je, il m’a donné des jours !
Ton toit sera béni, ton nom vivra toujours,
Et toujours de beaux yeux aimeront à le lire.
« Et si jamais ton cœur, brûlé d’un saint délire,
A langui pour la liberté,
Qu’elle se donne à toi dans toute sa beauté !
Que sur ta sereine carrière
Elle épanche à flots purs sa tranquille lumière :
Qu’elle trace à ta vie un facile sentier,
Et te sème de fleurs un siècle tout entier ! »


Elle se tut. Le juge alors : « Hé ! vite !
« Elle est au piège, hâtez-vous d’accourir ;
« Étouffez-la, cette pauvre petite ;
 « Je n’aime pas à voir souffrir. »