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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/185

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nocentes du foyer, la douceur paisible de vos premiers jeux ? pourquoi les aiguillons qui poussent à vos lèvres servent-ils souvent à piquer vos camarades, qui ont pleuré comme vous de cette première offrande faite à l’ordre social qui veut des hommes graves, des savants, des penseurs !… Une larme de votre mère vous en dira plus que moi, elle vous rappellera l’indulgence divine dont elle a enveloppé vos premiers cris et vous en aurez pour vos petits compagnons ; vous en aurez pour tout le monde. Moi, je n’ai qu’à vous dire l’histoire du pauvre René.

René, mal vêtu, mal tourné, gauche et timide comme la misère honnête, entra, par je ne sais par quelle protection, dans un grand pensionnat de Châlons.

Encore rouge et pâle de pleurs d’avoir quitté sa mère, le cœur gonflé d’une inexprimable tristesse, il regardait tout avec