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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/198

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ma mère, je la laisserai dormir ! Elle dormira si elle veut jusqu’à huit heures.

— Oh ! je voudrais qu’il ne fît jour qu’à huit heures !

Sa parole écrite était correcte et vraie ; son écriture presque élégante. Ma mère ! était surtout enjolivé de traits tout-à-fait jolis. C’était comme une manière de couronne qu’il avait un sérieux plaisir à composer autour. Il se croyait heureux quand on le laissait là, quand il marchait vite, seul et libre, le nez au vent, jetant ses bras devant lui, sur sa tête, en tous sens, comme un être fort qui veut grandir. Personne dans l’école ne le haïssait, il ne troublait personne, il était même aimé comme une espèce de joujou solide sur lequel on se jetait quand les autres étaient cassés.

On l’appelait souvent bègue-bête pour rire, et plus souvent bonne-bête. Quelques ricaneurs peut-être avaient rencon-