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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/36

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Pour que l’abandonné, lavant avec ses larmes
Son sort,
Les plonge dans la foi, qui rend belle et sans armes,
La mort !


Je regarde la croix qui saigne et qui pardonne,
Toujours !
La croix qui crie encor : Pour mon sang donne ! donne
Tes jours ! »


— Le Christ est beau ! je l’aime et je joue au Calvaire,
Où j’ai fait un jardin tout bleu de primevère ;
Mais les pauvres font peur. Mère ! si j’étais roi,
Mes pauvres aux enfants ne feraient point d’effroi :
Ils n’auraient jamais faim de cette faim qui pleure,
Et ma colombe à Dieu l’irait dire à toute heure :
L’hiver, ils n’auraient point un âtre sans charbon ;
De longs jours sans manteaux, de longs soirs sans lumière ;