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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/48

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Une blanche levrette à l’avril de son âge,
Qui déjà le voyait d’un œil humide et doux,
Accourut pour savoir, ils accoururent tous :
Il conta sa fortune à l’amante modeste,
Et puis plus bas : « ce soir je vous dirai le reste. »
La tremblante levrette entendit ses adieux,
Le salua pensive et le suivit des yeux.


Ce jour gros d’une fête éclate d’espérance ;
Et revêt pour Castor sa plus rose apparence ;
Il va cueillir ses fruits au toit de l’amitié,
Et du bonheur qui mange apprendre la moitié !
Tous les gardiens sont hors de la cuisine ; ô joie !
La broche tourne seule ; on flaire ! on peut choisir ;
L’eau leur en vient du cœur et prêts à s’en saisir,
Ils dansent autour de leur proie !
Elle est lourde et brûlante, il faut la partager.
Ciel ! si près du plaisir pourquoi donc le danger ?
Laissez-leur ce bazar dont l’odeur les enchante ;
Point ! dans l’hôtel en vain l’on s’énivre, l’on chante,