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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/53

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Ce fut une pitié de voir ce pied délicat s’enfler, malade et fiévreux au point qu’il fallut des bains de mauve, des compresses de lait, des bandelettes et des soins de mère qui valent un régiment de médecins, pour empêcher que ce pied charmant ne fut coupé ; ce qui fait frémir d’y penser. Ce fut triste aussi de voir cette pauvre briseuse d’aiguilles, pleine de repentir, pâle et honteuse entre sa mère qui était fort grave et son chère frère, enveloppé comme un petit boiteux, qui la caressait au lieu de lui faire un reproche.

Nous devons lui rendre la justice de dire qu’elle se corrigea pour la vie et devint la plus rangeuse du monde. Mais à quel prix ! Ne valait-il pas d’abord mieux écouter la tendre leçon de sa mère ? qu’en dites-vous ? Moi je pense que cela valait cent fois mieux. Je vous prie de profiter de sa