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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t1.djvu/57

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Qui relevait mes pas quand je rampais à terre,
Forte de son sourire où s’arrêtaient mes pleurs ?
Sa bouche sur ma bouche, oh ! qui me faisait taire ?
C’est ma mère ! une mère avec un saint mystère,
Enveloppe nos cris dans ses chants ou ses fleurs !


Qui soutenait ma tête et retenait ma vie,
Quand mon berceau brûlait de mes fièvres d’enfant ?
Qui promettait le monde à ma rêveuse envie ?
C’est ma mère. Une mère à toute heure est suivie
D’un ange à la main pleine, au rire triomphant !


Qui, lorsque l’insomnie ouvrait mes yeux dans l’ombre,
Me faisait des tableaux plus doux que le sommeil ?
Qui m’apprenait que Dieu veille la nuit dans l’ombre ?
C’est ma mère. Une mère a des secrets sans nombre,
Pour délecter notre âme à l’heure du réveil.