Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
102

il retournait joyeux à son argile et à ses moutons.

Il dit pourtant un jour adieu à ces belles scènes changeantes ; mais adieu, comme le soleil qui dit : « Je reviendrai. » Il revint douze ans après, tout rayonnant d’instruction, d’expérience, de lumière et de gloire. Tout le village, en tressaillant d’aise, courut au devant d’Hilaire, le petit berger ! avec de gros bouquets et des couronnes.

Il mangea de la galette délicieuse dans beaucoup de chaumières, où il pleura de retrouver ses postures soigneusement gardées sur les murailles. Tout le monde n’est pas peintre au village, mais presque tout le monde y est bon. L’on s’y rassemblait souvent autour de M. le curé, pour l’entendre lire, dans l’écriture d’Hilaire, tout ce qu’il écrivait de si amical qu’on s’essuyait les yeux, parce qu’il ne finissait pas une de ses lettres sans dire :